Vivace
La dénomination de vivaces désigne des plantes qui peuvent vivre plusieurs années et dont la partie souterraine est constituée de racines ou de rhizomes qui ne sont pas détruits par l'hiver.
C'est le groupe de plantes horticoles le plus étendu.
Certains genres miniatures n'atteignent que 5 cm de hauteur, d'autres dépassent 3 mètres ; certains sont difficiles à cultiver, d'autres colonisent à outrance ; certains sont très décoratifs, d'autres le sont à peine. Les plantes de rocailles forment un ensemble à part.
Les plantes vivaces donnent la plupart du temps au jardin un air très naturel.
Elles ne conviennent donc pas aux jardins de formes sévères, mais embellissent les jardins de composition libre et irrégulière.
Le vaste éventail des plantes vivaces leur donne toutes sortes d'emplois : certaines espèces fleurissent avant même le début du printemps (L'hellebore), d'autres tout à la fin de l'automne (chrysanthèmes), certaines restent décoratives même durant l'hiver (graminées, orpins, joubarbes).
La majorité des plantes vivaces ont besoin d'être transplantées toutes les cinq années.
On profite de cette opération pour diviser les touffes et les rajeunir ; les plates-bandes peuvent donc être sans cesse modifiées et variées.
Les plates-bandes de vivaces doivent toujours comprendre plusieurs genres qui ne fleurissent pas à la même époque.
On obtiendra ainsi des massifs toujours fleuris, du printemps jusqu'aux gelées.
On n'oubliera pas que certaines vivaces ont également un feuillage décoratif.
Lorsqu'on compose un massif de vivaces, on assemble les genres et les espèces de manière qu'ils s'harmonisent esthétiquement et que leurs exigences culturelles soient à peu près les mêmes.
Un tel massif aura une forme et une composition irrégulières.
Il sera installé selon certaines règles : on commence d'abord par planter les végétaux qui formeront le squelette du groupe, soit une vivace de port ou de floraison particulièrement esthétiques, soit un arbuste décoratif.
Ces plantes principales ne se placent pas au centre du massif, mais légèrement de côté, au tiers environ de la longueur ou de la largeur.
Suivant la taille du massif on aura ainsi une à quatre plantes importantes.
Ensuite vient le choix des plantes complémentaires qui temperent ou égaient le massif ; enfin, celui des plantes de remplacement qui fleurissent les unes après les autres et composent sans cesse de nouvelles combinaisons colorées.
On évite de les planter en ligne; on leur donne plutôt un certain rythme, un motif dont les variations se répéteront du printemps jusqu'en hiver.
On complète enfin cet ensemble par des végétaux au feuillage décoratif et des graminées ornementales, puis on égaie de fleurs à courte floraison.
Les plantes vivaces peuvent s'associer à d'autres plantes horticoles, comme les bulbeuses ou les tubéreuses.
Les premières égaient les massifs des vivaces qui fleurissent en été et à l'automne, les secondes ceux qui fleurissent au printemps et en été.
Les plantes vivaces peuvent également être associées à certaines annuelles, surtout à celles qui présentent un port analogue, mais aussi à certaines plantes ligneuses et tout particulièrement aux conifères.
On évite de les associer à des roses, aux dahlias et à certaines autres plantes particulièrement esthétiques.
Les vivaces à couper occuperont des situations moins en vue, mais il est également possible de prélever dans les touffes fleuries ou dans les massifs mixtes, si on le fait avec modération.
Les massifs de vivaces seront disposés de manière à se trouver en liaison avec d'autres éléments du jardin.
Un massif isolé au milieu de la pelouse paraît bizarre et artificiel.
On les installe de manière à ce qu'ils tranchent sur un fond de conifères qui mettent particulièrement en valeur leurs coloris, ou devant une haie, un mur, une pergola ou un bâtiment.
Sur les lieux de passage, près des bancs et des terrasses, on plante des espèces fines, dans les endroits reculés du jardin, des espèces plus robustes, plus vivement colorées et toujours en plus grand nombre.
Il existe un bon choix de plantes vivaces qui conviennent comme bordures des massifs : aubriéties, gazon d'Espagne, asters bas, campanules basses, euphorbes basses, heuchère, millepertuis, primevères, etc...
Certaines d'entre elles peuvent remplacer la pelouse, surtout en situations extrêmement sèches ; c'est par exemple le cas des achillées basses, des alyssons, du céraiste, des gypsophiles, des phlox nains.
A l'ombre, on peut remplacer la pelouse par des plantes telles que la bugle, le bergenia, l'hépatique, etc...
Une fois installées dans leur massif, les vivaces restent plusieurs années au même endroit.
Pour s'épargner du travail pour les années à venir, on a intérêt à bien préparer le sol, et cela même pour Les espèces de besoins modestes.
La terre sera bien ameublie au moins jusqu'à 30 cm de profondeur, bien désherbée, additionnée de compost ou au moins de tourbe, épicée.
S'il s'agit d'un sol lourd et argileux, on additionne également de sable, de cendre et d'un bon compost pour le rendre plus perméable; si le sol est trop léger, on l'alourdit par du fumier bien décomposé.
La bordure du massif de vivaces demande des soins constants.
Elle est souvent constituée par la pelouse qui a tendance à envahir le massif et à en gâter l'aspect.
Il faut donc sans cesse égaliser ce bord en coupant régulièrement les touffes d'herbe a la bêche.
On peut simplifier ce travail en plantant dans le sol une bande de tôle en zinc large d'environ 20 cm, et dont le bord supérieur arrive au ras de la surface sans apparaître à la vue.
Cette tôle empêche les racines des graminées et celles des vivaces de dépasser leurs limites.
Les plantes vivaces sont installés dans les massifs à l'état de jeunes plants ou de petites touffes résultant d'une division.
On les plante généralement à l'automne (septembre-octobre) ou au printemps (mars-avril).
Les espèces qui fleurissent au printemps se plantent généralement à l'automne, celles qui fleurissent en été et en automne se plantent au printemps.
Les iris et les pivoines qui se plantent en août sont une exception.
Lorsqu'on plante de jeunes plants assez tard à l'automne, il vaudra mieux les protéger par des branchages durant l'hiver.
On a intérêt à pailler les plates bandes ou les parties du jardin plantées de vivaces, c'est-à-dire recouvrir le sol entre les plantes d'une matière qui empêche le sol de se dessécher.
On peut utiliser à cette fin une tourbe de réaction neutre qui empêche aussi les graines des mauvaises herbes de germer et une pellicule dure de se former à la surface du sol.
La première année après la plantation on accordera des soins particuliers au massif de vivaces ; plus tard, une fois que les touffes ont bien grandi, le travail devient moins important.
Pour permettre aux plantes de croître le plus rapidement possible, on maintiendra le sol à une humidité constante, on ameublira constamment la surface entre les plantes et on la débarrassera des mauvaises herbes.
Dans la première année, il n'est pas nécessaire de fumer le sol, pas plus que par la suite d'ailleurs, lorsque les plantes ont été plantées dans une bonne terre et qu'on a pris le soin d'apporter un peu de compost à l'entrée de l'hiver.
Le compostage est une bonne protection contre les gelées et suffit le plus souvent comme fumure, car on ne tient pas à voir les plantes devenir trop grandes, mais plutôt à les faire fleurir.
Après la floraison, on coupe les fleurs ou les inflorescences fanées qui ne sont pas particulièrement esthétiques et qui risquent d'affaiblir les plantes par la formation des graines.
Certaines espèces risquent aussi d'envahir le massif lorsque les graines tombées se mettent à germer ; chez d'autres, l'élimination des parties défleuries favorise le retour de la floraison (lupin, pied d'alouette).
Au moment où les plantes commencent à se flétrir, on coupe les feuilles au ras du sol.
Pour certaines vivaces cette opération se fait encore en été, pour d'autres au moment des premiers gels, d'autres sont esthétiques même pendant l'hiver et on ne coupe leur feuillage qu'avec la venue du printemps.
Les plantes vivaces comme les autres risquent d'être attaquées par des prédateurs ou des maladies.
Mais ici comme ailleurs, des soins corrects éliminent les risques de maladies physiologiques résultant d'une réaction de la plante à des conditions néfastes ou à une manipulation maladroite.
Le jardinier devrait choisir lui-même ses plantes vivaces, pour avoir la garantie de l'authenticité du genre et de l'espèce et celle d'avoir une plante forte et saine.
S'il veut les multiplier ensuite lui-même, c'est relativement facile pour la majeure partie des espèces.
On procède par semis, par division de touffes, par boutures.
N'oublions cependant jamais que les plantes utilisées pour la multiplication doivent être les plus belles, les mieux développées, les plus hâtives et les plus saines.
Sans cette condition, on augmente les risques de dégénérescence et d'une perte de qualité des sujets.
Mais les plantes vivaces ne demandant pas toujours à être multiplées.
Parfois on doit au contraire limiter leur extension, car certaines espèces finissent par devenir tellement envahissantes qu'elles empêchent les autres de croître.
On les limite alors en réduisant leur système racinaire, en éliminant les rejets éventuels et les fleurs fanées pour les empêcher de se ressemer, éventuellement en éliminant les jeunes plants indésirables.